Sécurité routière / La commission de retrait de permis de conduire reprend du service avec 44 comparutions

Sécurité routière / La commission de retrait de permis de conduire reprend du service avec 44 comparutions
Après un temps d’arrêt, dû à la crise sanitaire de la COVID-19, la Commission Spéciale de Suspension et de Retrait de Permis de Conduire a repris du service depuis le jeudi 28 mai 2020. Pour cette première session de reprise qui s’est tenue à la salle de conférence de la Tour C au Plateau, ce sont 44 conducteurs de véhicules mis en cause dans des accidents de la circulation qui ont été auditionnés. L’audience a porté sur 15 cas d’accidents ayant entraîné des morts, 20 cas d’accidents corporels et 9 cas d’infractions flagrantes.
Au cours des travaux, chacun des chauffeurs a relaté les circonstances de l’accident qui l’incrimine. Puis, des questions leur ont été posées pour comprendre et davantage situer la responsabilité. S’expliquant ainsi devant la Commission, composée de fonctionnaires du Ministère des Transports, du parquet, de la Police et de la Gendarmerie national et des représentants des transporteurs et conducteurs, le sieur K.A.D. a tenté de démontrer son innocence dans l’accident au cours duquel il a pourtant percuté un individu : « Il était certainement saoulé, car j’ai klaxonné plusieurs fois et il ne quittait pas la route. C’est comme ça je l’ai cogné ».
Les membres de la commission, en personnes averties, ont estimé que l’état d’ivresse de l’individu percuté, même s’il était avéré, ne peut justifier l’accident. La commission estime que si le chauffeur roulait à une vitesse raisonnable, il aurait pu simplement marquer un arrêt et éviter l’accident. Comme sentence, le permis de conduire a donc été retiré au sieur K.A.D. pour 24 mois. Comme lui, deux personnes ont vu leur permis de conduire suspendus pour 15 ans, deux autres pour 10 ans, une pour 5 ans, une pour 3 ans, trois pour 2 ans, six pour 6 mois fermes et un permis de conduire restitué. Dix-sept personnes ont été absentes pour des raisons de déplacement, car bloquées à l’intérieur du pays du fait du confinement de la ville d’Abidjan.
Notons que toutes ces sanctions ont été infligées selon la gravité et le degré de responsabilité du chauffeur. Ainsi pour la plupart, il s’agit pour des raisons d’excès de vitesse, d’imprudence, de manque de vigilance, de défaut de maitrise du véhicule et parfois, des raisons liées à l’état mécanique du véhicule. Par ailleurs, il faut préciser qu’au-delà des six (6) mois de sanction, le chauffeur devra refaire le code de la route dans une auto-école pour se recycler avant de reprendre la conduite.
Une occasion pour le Directeur de la Circulation à la Direction Générale des Transports Terrestres et de la Circulation, M. TIESSE Lucien, également Président de la Commission, d’exprimer son amertume face l’accident mortel qui a récemment coûté la vie à trois membres d’une même famille, dont le Professeur KOFFY Adonis. Pour lui, chaque chauffeur devra prendre conscience de la responsabilité qui est la sienne sur la route.